L’ancien président du Mali, le général Amadou Toumani Touré est décédé en Turquie, ce mardi vers 2 heures du matin. ATT s’est rendu à Istanbul il y a quelques jours pour des soins médicaux. Avant son départ, il avait subi une opération cardiaque d’urgence à Bamako. Amadou Toumani Touré avait 72 ans. Il était président de la République du Mali de 2002 jusqu’au coup d’État du 22 mars 2012 du général Amadou Haya Sanogo. Amadou Toumani Touré est arrivé au pouvoir en participant à un coup d’État contre le tristement célèbre général Moussa Traoré. Il a pris la présidence du Comité de transition pour le salut du peuple et a assumé les fonctions de chef de l’État pendant la transition démocratique. Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1968, le président Moussa Traoré impose un parti unique, l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), fortement contesté en raison de graves crises économiques. La contestation s’intensifie à la fin des années 1980. Les sécheresses successives, la crise économique récurrente et la soif de démocratie dans ce contexte de multipartisme en Afrique de l’Ouest accentuent la révolte. Des grèves syndicales et estudiantines paralysent le Mali. Le régime militaire de parti unique réprime dans le sang toutes velléités démocratiques. Après les élections présidentielles de 1992, il a cédé le pouvoir au président nouvellement élu Alpha Oumar Konaré. Un groupe de militaire mené par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré renverse le général président qu’ils mettent aux arrêts le 26 mars 1991. Il sera jugé et condamné à mort en 1993. Un comité transitoire pour le salut du peuple est créé et l’UDPM dissoute. Un civil, Soumana Sacko est nommé chef du gouvernement. Quatre mois plus tard, une tentative de putsch échoue. Le ministre de l’Intérieur est arrêté le 15 juillet 1991. Des élections législatives ont lieu en 1992, conformément aux engagements de M. Touré. 26 avril de la même année, Alpha Oumar Konaré gagne le second tour de la présidentielle face à Tieoule Mamadou Konaté, son rival. Ce dernier engage le Mali sur la voie de la démocratie et est réélu en 1997, pour un second mandat qui s’achève en 2002. Il sera remplacé par Amadou Toumani Touré, redevenu civil après sa retraite anticipée de l’armée le 1er septembre 2001. Il investit le champ politique et gagne la présidentielle de 2002 avec 64,35% des voix comme candidat indépendant face à un certain Soumaila Cissé qui n’obtient que 35,65% des voix. ATT sera réélu le 29 avril 2007 pour un second mandat qu’il n’aura pas le temps de déterminer. Un putsch venu de Kati le fait fuir au Sénégal où il a vécu en exil pendant cinq ans avant de rentrer définitivement en 2017. Il a été surnommé le « soldat de la démocratie« .