Il y a eu aussi des rassemblements et des appels au changement après que Tamir RiceMichael Brown et Eric Garner aient été tués par la police. Mais cette fois-ci, la réaction semble différente, plus importante et plus étendue. Il y a eu des manifestations à travers tous les États-Unis, notamment dans les 50 États et à Washington – y compris dans les villes et les communautés rurales à majorité blanche. Les questions posées sont nombreuses : pourquoi les policiers américains sont si rarement condamnés lorsqu’ils tuent ? La simple question d’un enseignant qui expose le racisme aux États-Unis. Même certains anciens présidents africains ont condamné cet assassinat. Il y a également les gouvernements locaux, les équipes de sport et les entreprises semblent plus disposés à prendre position – notamment avec le conseil municipal de Minneapolis qui s’est engagé à démanteler le service de police. Et les manifestations de Black Lives Matter semblent plus diversifiées sur le plan racial – avec un plus grand nombre de manifestants blancs et de manifestants d’autres ethnies, aux côtés d’activistes noirs.  Le mouvement Black Lives Matter a « toujours été multiracial… les blancs aux Etats-Unis n’ont pas vraiment de vocabulaire pour parler de la race« , a déclaré M. Roberts. « C’est inconfortable pour eux, et ils pensent que toute conversation sur le racisme est une attaque contre leur existence même, ou estiment qu’ils n’ont pas le droit de s’exprimer au cas où ils offenseraient quelqu’un« . Toute la planète entière s’est mobilisée pour dénoncer cet état de fait contre les afro américains et l’ensemble des victimes de la violence policière.

Bruxelles et Liège : manifestation pour dénoncer les actes de violences policières

Initiée par un ensemble d’organisation autour d’une plateforme antiracistes et sous la coordination de Change asbl. La manifestation du dimanche dernier a été un succès. Elle a été une expression de la diversité car tout le monde était là sans distinction de couleur, d’ethnie et autres. Jeunes, adultes et séniors tous étaient là sans exception. Des messages forts ont été prononcés. La Ville de Bruxelles avait assuré que les mesures avaient été prises en matière de port de masques et de distanciation. Mais, à cause du grand nombre de participants – quelques 20.000 personnes –, les règles de distanciation n’ont pas pu être respectées mais chacun portait son masque. Après la manifestation, il y eu quelques heures plus tard du grabuge dans le quartier Matongué mais il faut rappeler que les auteurs n’ont rien à avoir avec l’organisation de la manif. Ce sont des brebis égarées.

Commentaire :

En Belgique, le débat a longtemps été mis sous éteignoir malgré le combat mené par les différents mouvements de lutte contre la colonisation. Elle doit faire face à son passé colonial et situé les responsabilités individuelles et institutionnelles. Le mouvement prend de l’ampleur au point que le buste de Léopold II a été déboulonné dans la commune d’Auderghem par les activistes ainsi que le boulevard Léopold II à Molenbeek Saint Jean où les plaques ont été taguées à la peinture rouge. C’est lui qui a brutalement colonisé le Congo à la fin du XIXe siècle. Les exactions à l’époque avaient soulevé la désapprobation internationale. Certains politiques demandent un débat national afin que le pays assume son passé colonial. A Londres, les autorités retirent à la hâte une statue du marchand d’esclaves Robert Milligan, pour éviter qu’elle ne finisse comme celle d’Edward Colston, autre esclavagiste, jetée dans le port à Bristol par des manifestants. Le mouvement de protestation après la mort de George Floyd dépasse la simple condamnation du racisme. Il confronte l’Europe à son passé colonialiste. C’est probablement la première fois dans l’histoire de l’esclavage que la communauté blanche, le système blanc, est extrêmement coopératif.  D’aucuns se demandent s’il faut déboulonner les statuts ou il faut les contextualiser avec des messages contradictoires. En tout cas le débat le fait que commencé. Toute l’Europe occidentale, les universités, les villes, l’industrie, ont été construits avec des matériaux, des ressources et des richesses provenant d’autres parties du monde notamment l’Afrique.

Crispation et débat d’idée Gauche – Droite sur la manifestation antiraciste de Bruxelles

Le rassemblement du dimanche 7 juin suscite de vives polémiques. La règle d’interdiction des rassemblements a bien été rappelée le 3 juin au Conseil national de Sécurité (CNS), quatre jours avant la manifestation contre le racisme qui a rassemblé 10.000 personnes selon la police et 20 000 selon les organisateurs sur la place Poelaert à Bruxelles, a assuré jeudi la Première ministre Sophie Wilmès, en séance plénière de la Chambre. Le rassemblement de dimanche, qui s’est déroulé en violation des règles destinées à éviter la propagation du Covid-19, a suscité une vive polémique. Des pourparlers ont eu lieu entre la Ville de Bruxelles et les organisateurs de la manifestation qui ont mené au choix d’un rassemblement statique, sans concertation avec le ministre de l’Intérieur. Des stewards avaient été mobilisés et la réserve fédérale a été appelée et déployée. Les partis de droite et centristes ainsi que l’extrême-droite s’en sont prise une nouvelle fois jeudi aux autorités bruxelloises et également, dans le chef du CDH, au gouvernement fédéral. Le ton a été dur. L’Open VLD a ainsi réclamé que la facture de l’hospitalisation d’une personne qui se trouvait à la manifestation soit envoyée à la Ville de Bruxelles.